Le projet est lancé grâce à une première donation de cinquante millions de dollars faite en 1987 par Lillian Disney, veuve de Walt Disney, poursuivant le vœu de soutenir l'art.
En 1988, l'architecte Frank Gehry est désigné pour réaliser le plan du bâtiment. La première esquisse est dévoilée en 1991 avant celle du musée Guggenheim de Bilbao.
Le budget initial du projet ne suffit pas à réaliser le complexe musical, aussi la ville de Los Angeles participe au financement de la construction des six niveaux de sous-sols (essentiellement des parkings). La famille Disney contribuera à nouveau par des dons pour un total dépassant les cent millions de dollars.
Le projet de construire un orgue de concert dans la ville américaine de Los Angeles est né. C’est en faisant appel à la société japonaise Nagata, spécialisée dans l’acoustique des grandes salles et très attachée à toujours placer un grand orgue de concert dans ses salles réalisées au Japon, que le projet de construction d’un orgue s’est imposé comme une évidence et une nécessité. L'orgue fut fabriqué aux États-Unis.
En 1988 l’architecte Frank Gehry s’attache à intégrer un orgue de manière à ce que l’instrument constitue à la fois le cœur et le symbole de l’édifice.
Un appel d’offre est lancé auprès de plusieurs facteurs d’orgues et c’est un comité choisira l'organier Manuel Rosales parmi une douzaine de facteurs européens et américains au cours de l’été 1990.
Commencent alors quatre années de collaboration intensive entre le facteur Rosales et l’architecte Gehry, pour parvenir à concilier les contraintes techniques de l’orgue et l’aspect résolument avant-gardiste que l’architecte voulait donner à l’ensemble. L’objectif se voulait à la fois musical et esthétique. Après avoir étudié ensemble plus de 20 projets différents, ils optèrent pour cette étonnante façade symbolisant en quelque sorte une explosion, un feu d’artifice, avec les tuyaux de façade orientés dans toutes les directions, rompant de façon définitive avec la facture traditionnelle qui, jusqu’à aujourd’hui, continue d’aligner les tuyaux en rangs d’oignons.
S’il est vrai que la modernité du XXe siècle a influencé la facture d’orgue, elle ne s’est jamais autorisé d’autres fantaisies que de triturer les formes et les couleurs des buffets, laissant les tuyaux quant à eux toujours sagement alignés sur des droites tirées au cordeau. La raison en est simple : les registres étant des planches coulissantes, les tuyaux d’un même jeu ne peuvent qu’être alignés. Il est néanmoins possible d’implanter les tuyaux n’importe où en ayant recours au postage, mais cela complique la construction et alourdit le coût de l’instrument.
L’orgue du Walt Disney Concert Hall se voulant à la fois un instrument de musique à part entière et un modèle d’orgue du XXIe siècle, Franck Gehry et Manuel Rosales ont pensé, à juste raison, qu’il fallait réellement sortir des sentiers battus et que non seulement la façade de l’instrument devait surprendre, mais aussi la forme incurvée des tuyaux de 11 mètres, une première mondiale.
Il faudra néanmoins attendre 1998 pour que ce projet pharaonique trouve enfin une assise financière qui permette sa mise en route. L’ampleur des travaux à réaliser poussent Manuel Rosales à se rapprocher du facteur d'orgue allemand Glatter-Götz. Ce dernier réalisera la tuyauterie et Rosales la supervision et l’harmonisation.
L’installation de l’orgue s’est déroulée en plusieurs tranches de travaux effectués entre octobre 2002 et octobre 2003. L’harmonisation qui a commencé ce même mois d’octobre 2003 est achevée en avril 2004. Le concert inaugural de l’orgue a lieu le 8 juillet 2004, dans le cadre de la Convention Nationale de l’American Guid of Organists.
Cette salle de 2300 places est aujourd'hui le lieu de résidence de l'orchestre philharmonique de Los Angeles.
Caractéristiques remarquables :
- L’orgue comporte 72 jeux réels (102 avec les extensions et emprunts) pour 109 rangs et 6134 tuyaux.
- Il possède en plus un carillon de 8 cloches et deux rossignols.
- Construit en Allemagne par Glatter-Götz Orgelbau, il a été transporté par bateau dans six conteneurs pour un poids de 40 tonnes.
- L’installation de la tuyauterie s’est déroulée d’avril à juin 2003.
- Le tuyau le plus gros (premier ut du Violonbasse) pèse 362 kilos et mesure 11 mètres de long.
- Les grands tuyaux courbés (première mondiale) de la façade ont été réalisés par Glatter-Götz Orgelbau en douglas massif (bois debout).
- Les autres jeux en bois sont en chêne et en pin massifs.
- Les tuyaux de façade en métal sont en alliage étain-plomb à 90% d’étain. Les autres tuyaux sont à 75%.
- L’instrument dispose de deux consoles : une console fixe située au milieu de la « forêt de tuyaux » et une console mobile. La console fixe est à traction mécanique avec panneaux verticaux de tirants. La console mobile à traction électrique est en amphithéâtre comme celles de Cavaillé-Coll. Elles sont réalisées toutes deux en merisier.
- Quatre claviers de 61 notes, les marches en ivoire synthétique, les feintes en ébène massive.
- Le pédalier est aux normes AGO et comporte 32 notes ; il est réalisé en érable et ébène.
- Le combinateur offre 300 mémoires de 60 combinaisons réparties ainsi : 24 combinaisons générales, 8 pour le G.O., 8 pour le Positif, 8 pour le Récit, 6 pour la Llamarada et 6 pour le Pédalier.
- Le ventilateur de la soufflerie est actionné par un moteur électrique de 13,3 chevaux.
- L’instrument est équipé d’une interface MIDI.
- L’ensemble du châssis et du corps de l’orgue est construit selon des normes parasismiques (première mondiale).
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